Ouvrir son cabinet de thérapeute : la marche à suivre
Ouvrir son cabinet de thérapeute n’est pas forcément aisé et intuitif. Avant de se lancer et de s’installer comme thérapeute, un certain nombre d’étapes sont à respecter. Mais comment faire ? Entre la déclaration de son activité, les démarches administratives et les questions d’assurance, on peut vite se retrouver la tête sous l’eau. Pas de panique ! Nous allons revêtir ensemble notre double casquette : celle de thérapeute mais aussi celle d’entrepreneur. Pas à pas, nous verrons les étapes clés pour ouvrir son cabinet de thérapeute, afin de pratiquer son activité sereinement et dans le respect des règles.
Nous vous partagerons également l’interview de Charlotte, sophrologue, formée également à l’hypnose et à l’EMDR-DSA, qui nous confie son expérience.

ÉTAPE 1 :
D’abord définir son statut juridique, pour pourvoir s’installer comme thérapeute
Pour commencer, s’installer comme thérapeute signifie au préalable choisir son statut juridique afin d’exercer en toute légalité. Il n’y a pas de bon ou mauvais choix. Votre profil et votre situation personnelle seront à prendre en compte afin de réaliser votre choix à vous, celui qui vous correspond le mieux.
Il existe différents types de statuts juridiques :
-l’entreprise individuelle. Ce statut est le plus répandu dans les petites activités professionnelles. Il intègre l’option “micro entrepreneur » qui est le statut souvent privilégié lorsqu’on souhaite ouvrir son cabinet de thérapeute. En effet, il dispose de nombreux avantages tels qu’une gestion quotidienne simplifiée, une rapidité des formalités d’ouverture, des charges sociales allégées ou encore la franchise en base de TVA (seuil de 34 400 €/ an). Il est également intéressant si vous prévoyez des revenus irréguliers dans un premier temps.
-le portage salarial et la coopérative. Dans les deux cas, le thérapeute dépend d’une entreprise et devient donc salarié. Grâce à ce statut, il peut déléguer la gestion administrative de son activité et bénéficier des moyens (locaux, matériel …) de l’entreprise. Sans oublier que le thérapeute continue de cotiser à Pôle Emploi, à la CPAM et pour sa retraite. Cependant les coûts restent importants, ce qui nécessite un développement rapide de votre activité dès votre lancement. Ce statut reste un statut très intéressant, d’autant plus qu’il permet de ne pas être seul en intégrant un réseau.
-l’association à but non lucratif. Ce statut correspond au thérapeute qui souhaite exercer son activité plutôt pour le plaisir et partager sa pratique aux membres de l’association. Il est approprié à une gouvernance collective et à la mobilisation de bénévoles, ainsi qu’à des ressources économiques diverses (subventions, prestations et ventes, mécénat…). Enfin il est facile à mettre en place et permet un développement progressif de l’activité.
Comme vous l’aurez compris, il existe différentes alternatives intéressantes. Alors, renseignez-vous, rencontrez, pesez le pour et le contre, et faites votre choix en fonction de vous et de vos besoins.

ÉTAPE 2 :
Déclarer son activité en tant que thérapeute
Après avoir défini son statut juridique, il est temps de se déclarer. Pour ce faire, rien de plus simple. Il suffit de vous rendre au Centre de Formalités des Entreprises (CFE) de votre département ou de le faire directement sur internet. La constitution et la déclaration de votre dossier peut se faire en une journée. Vous obtiendrez par la suite votre numéro d’immatriculation (INSEE) et votre numéro de SIRET. Toutes vos démarches administratives, juridiques, sociales et fiscales seront simplifiées grâce au CFE.
ÉTAPE 3 :
Ouvrir son cabinet de thérapeute, où et comment ?
L’étape suivante est d’identifier le lieu où vous allez exercer.
Déterminez comment vous voulez travailler, reconnectez-vous à vos besoins.
- est-ce que vous voulez pratiquer aux domiciles des particuliers ?
- est-ce que vous avez envie de dédier une pièce de votre maison à l’exercice de votre activité ?
- est-ce que vous êtes prêt à louer un local pour accueillir vos clients ? Si c’est le cas, seul, en cabinet partagé, pluridisciplinaire pour créer des accompagnements globaux avec d’autres praticiens ?
Il est nécessaire de se poser ces questions, avant de s’installer comme thérapeute. Le tout est de miser sur un lieu qui correspond à vos envies et vos moyens.

Si vous souhaitez exercer dans un cabinet, et que vous cherchez à louer, parlez-en autour de vous. Le bouche à oreille est une bonne technique qui n’est pas à négliger. Rapprochez-vous aussi des cabinets partagés et pluridisciplinaires afin de bénéficier de leur attractivité et de ce fait étendre votre réseau et votre visibilité.
Concernant la réglementation, si vous comptez exercer dans un local uniquement réservé à cet usage, privilégiez le bail professionnel. Tandis que pour un local à double usage (habitation et professionnel), il vous faudra un bail mixte.
Cette étape peut prendre du temps car elle comprend votre cheminement intérieur ainsi que les recherches d’un local, ou encore les possibles rénovations si vous exercez à votre domicile.
ÉTAPE 4 :
S’assurer, une étape à ne pas négliger
Cet aspect peut parfois être oublié, mais reste toutefois primordial. Ouvrir son cabinet de thérapeute nécessite obligatoirement de souscrire à une assurance professionnelle. Elle doit couvrir à la fois les dommages matériels, immatériels ou corporels causés à des tiers (clients) dans l’exercice de ses fonctions (Assurance Responsabilité Civile). Mais également garantir la protection de son lieu d’activité (assurance local professionnel), que la pratique se déroule en cabinet ou chez soi.
De nombreuses assurances existent. Il est donc important de se renseigner car certaines peuvent être plus ou moins spécialisées en fonction de votre pratique. Souscrire une assurance se fait rapidement, si on sait vers laquelle s’orienter.
ÉTAPE 5 :
Ouvrir son cabinet de thérapeute, c’est surtout “penser client”
Enfin, ouvrir son cabinet de thérapeute entraîne le respect de certaines obligations à l’égard de son client. Le thérapeute se doit d’être transparent au niveau des prix et de fournir un contrat de prestation de services (ou CGV) à son client. Il doit aussi être dans la capacité de remettre des factures, notamment pour une demande de prise en charge auprès de la Mutuelle du client. Enfin, il doit respecter la réglementation RGPD, notamment en termes de collecte de données, comme celles liées à la santé.
La création de CGV (conditions générales de ventes) ou d’une facture peut prendre du temps surtout si vous n’y connaissez rien. Dans ce cas, n’hésitez pas à déléguer auprès d’un juriste ou d’un comptable.
Si vous souhaitez obtenir des conseils sur les démarches à suivre et les réglementations à respecter pour ouvrir son cabinet de thérapeute, contactez d’autres thérapeutes déjà installés ! C’est toujours très riche de partager sur nos cheminements respectifs.
Nous vous partageons l’interview de Charlotte, à qui nous avons demandé de nous raconter ses différents choix dans son installation en tant que thérapeute 😎

Charlotte Elric Boulier
Formatrice, sophrologue et hypnothérapeute, spécialisée en EMDR-DSA
- Quel statut juridique choisir pour ouvrir son cabinet de thérapeute et pourquoi ? Quels en sont les avantages pour toi ?
Je suis sophrologue et pratique en complément des outils comme l’hypnose et l’EMDR. J’ai un statut libéral / auto entreprise. C’est un statut simple à mettre en place, sans besoin de comptabilité car il n’y a pas de TVA. La gestion Urssaf est rapide et simple sur le site, ainsi que les paiements s’effectuent par mois ou au trimestre.
- Où et comment as-tu ouvert ton cabinet de thérapeute ?
J’exerce aujourd’hui au sein d’un cabinet pluridisciplinaire constitué d’un ostéopathe, d’un podologue, d’une psychomotricienne et d’un psychologue à Montgermont près de Rennes. Un cabinet pluridisciplinaire est une source de dynamique positive permettant de gagner en visibilité et de collaborer avec d’autres professionnels.
Pour ouvrir son cabinet de thérapeute, quelques démarches administratives sont essentielles. Dans le cadre de mon installation en tant que thérapeute, j’ai signé un bail professionnel, une assurance du lieu et une assurance Responsabilité Civile Professionnelle qui couvre mon activité, ainsi que celles en dehors du cabinet (domicile, entreprise, cours, université). Lors de la signature du bail avec le propriétaire, il est nécessaire d’avoir son assurance. Des banques peuvent vous en proposer ainsi que le SSP (le Syndicat des Sophrologues Professionnels) à tarifs préférentiels.
Petit aparté 😎 : je conseille d’ailleurs aux nouveaux sophrologues d’adhérer à ce syndicat, qui est le plus sérieux des syndicats de sophrologues. Il exige en effet une formation d’une durée minimum de 300 heures sur deux années, et oeuvre réellement à la reconnaissance de notre métier.
Ouvrir son cabinet de thérapeute en tant que sophrologue nécessite également de souscrire un service de médiation. Cela doit faire partie de l’affichage du cabinet et des données du site. En cas de litige, vos clients doivent avoir les informations sur la médiation.
- Comment gères-tu ton organisation en tant que thérapeute ?
Toutes les semaines, j’interviens 2 jours en cabinet (sophrologie, hypnose, EMDR) et 4 heures à l’université pour dispenser des cours de sophrologie.
Aussi, j’ai à cœur de privilégier le mercredi pour un temps off … et le lundi pour mes tâches administratives.
J’interviens en outre en entreprise pour sensibiliser, former et accompagner des collaborateurs. Les interventions en entreprise sont programmées très en amont, ce qui me permet de gérer mes semaines .
Enfin, je donne des cours pour les élèves de Vibre, participe aux évaluations en tant que jury et y organise régulièrement des événements inspirants ouverts au public.
- Quelles tâches administratives traites-tu ?
La gestion administrative est très importante lorsqu’on souhaite s’installer comme thérapeute. Elle fait partie du travail de cheffe d’entreprise. Entre l’élaboration des factures, la confirmation des rendez-vous, la préparation des séances et des interventions en entreprise, le développement de ma communication (Instagram, Facebook et Linkedin) et la prospection, il n’y a pas de quoi s’ennuyer 😎
Merci Charlotte pour ce partage !