La supervision des sophrologues, une démarche indispensable ?
En sophrologie et dans les professions centrées sur la relation d’aide, la supervision de pratique désigne l’accompagnement de l’accompagnant. Parfois considérée comme une forme approfondie de l’analyse de la pratique, la supervision nous semble faire partie des fondamentaux pour une pratique sereine de la sophrologie en tant que professionnel.
À travers cet article, découvrez l’intérêt de la supervision en général et dans le cadre plus spécifique de la sophrologie. Profitez également de précieux conseils pour appréhender la supervision de votre propre pratique en qualité de sophrologue, afin de tirer le meilleur bénéfice de cette posture d’accompagnant accompagné.
Quels sont les enjeux et les objectifs de la supervision de pratique ?
Dans la langue française, “superviser” signifie “contrôler la réalisation d’un travail accompli par d’autres” (Larousse). La supervision de pratique consiste précisément, pour les professionnels, à analyser, à comprendre, voire à améliorer leurs compétences professionnelles et leurs pratiques au travail.
Elle se déroule en binôme avec un intervenant qualifié, qui porte un regard extérieur bénéfique et avisé sur les situations partagées par le praticien supervisé. En France, certaines structures imposent une supervision à leurs collaborateurs, psychologues, travailleurs sociaux…
La supervision est naturellement indissociable de la relation d’aide, dans la mesure où elle implique nécessairement la présence d’un superviseur et d’un supervisé. Elle s’impose donc comme un outil professionnel idéal pour approfondir la réflexion autour de la relation d’aide entre accompagnant et accompagné. Elle permet de faire circuler la parole à partir des situations rencontrées professionnellement. Pour les praticiens, vivre une situation faisant écho à leur histoire personnelle ou faire l’expérience d’un sentiment d’illégitimité dans le cadre professionnel peut notamment représenter le point de départ d’un travail de supervision riche en conséquences positives sur le rapport de l’accompagnant à l’accompagné.
Grâce à la supervision, les professionnels de l’accompagnement construisent en somme leur identité professionnelle parallèlement au développement de leur activité. Ce suivi les invite alors à ne pas se reposer sur leurs acquis et à sans cesse s’interroger sur leurs méthodologies, en vue d’aider leurs clients, patients, de façon optimale et en totale adéquation avec les règles de déontologie en vigueur.
Il s’agit là de maintenir ouvert un espace de questionnement des pratiques, afin de prévenir les dérives possibles, lorsque le praticien répète des postures, des protocoles et techniques sans que tout cela ne soit plus questionné.
Qu’en est-il de la supervision des sophrologues, dont la profession est aussi régie par la relation d’aide au quotidien ?
La supervision est-elle obligatoire pour les sophrologues ?
À ce jour, aucun diplôme reconnu par l’État ne permet de se former au métier de sophrologue. Seuls des centres de formation indépendants et privés tels que Vibre Formation proposent des formations professionnalisantes à la sophrologie, en harmonie avec les principes de cette approche psycho corporelle centrée sur la connaissance de soi et le développement de l’autonomie. De ce fait, la supervision n’est pas considérée comme une démarche obligatoire pour les sophrologues en activité.
Chez Vibre, nous la recommandons néanmoins fortement. Certains clients s’orientent également vers la sophrologie, pour des problématiques plus ou moins lourdes émotionnellement. De ce fait les sophrologues font aussi face à des situations potentiellement inconfortables ou bloquantes, lors desquelles la prise de recul est nécessaire. Cette distanciation est justement rendue possible par la supervision de pratique. La supervision met en lumière la capacité du praticien à vivre émotionnellement et intellectuellement des situations. Se faire superviser, c’est accepter à la fois de demander et de recevoir de l’aide.
Devenir un praticien épanoui nécessite en effet de pratiquer en conscience avant d’apporter de la conscience aux autres. La supervision vous offre par exemple l’occasion de faire un pas de côté lorsque l’accompagnement d’un client vous met en difficulté d’un point de vue émotionnel. Grâce à la supervision, chaque moment vécu comme un échec se prête à l’analyse et à l’introspection, des protocoles qui sont par ailleurs étroitement liés à la sophrologie. En consolidant votre posture professionnelle au fil de vos expériences d’accompagnant et de vos séances de supervision, apprenez finalement à vous connaître, à vous comprendre, voire à anticiper les contextes qui peuvent vous mettre en réaction ou créer des biais, au cours de vos accompagnements. C’est ainsi l’occasion de vous sécuriser vous-même en tant que professionnel, et de sécuriser votre client. Prenez désormais le contrôle sur votre posture de sophrologue par l’intermédiaire d’un travail de supervision qualitatif.
Quelques conseils pour une supervision porteuse de changement en sophrologie
Pour nous, la supervision de pratique va de pair avec l’exercice du métier de sophrologue. Nous encourageons donc les apprenants de notre formation “Devenir sophrologue” à s’initier à la supervision dès leur formation et le début de leur activité professionnelle. Parce qu’elle doit être envisagée comme une aide pérenne pour mieux gérer ses propres émotions, ses propres pratiques, grandir dans sa posture d’accompagnant et gagner en expertise par extension, la supervision doit être réalisée à un rythme régulier afin de porter pleinement ses fruits. Nous conseillons ainsi aux praticiens de se faire suivre par un spécialiste à raison d’une fois par trimestre, voire davantage selon les besoins singuliers de chacun.
Vient alors la question du superviseur : à qui confier la supervision de votre pratique professionnelle de la sophrologie ? D’un côté, faire appel à un collègue sophrologue constitue le meilleur moyen de travailler efficacement votre posture professionnelle, dans le plus grand respect des valeurs humaines qui vous animent en tant qu’expert en sophrologie. De l’autre, collaborer avec un psychologue se présente comme une excellente manière d’affronter les périodes de doute et de remise en question expérimentées par la plupart des acteurs du domaine de la relation d’aide. En réalité, la complémentarité entre la sophrologie et la psychologie mise en lumière à travers notre article “La psychologie et la sophrologie : entre différences, similitudes et complémentarité” nous conforte dans l’idée que les praticiens gagnent à être supervisés par des spécialistes d’horizons variés tout au long de leur expérience d’accompagnant.
Parfaitement adaptées aux sophrologues installés ou en cours d’installation, nos offres de supervision sont encadrées par notre responsable pédagogique et trois de nos sophrologues-formatrices. Si vous ressentez l’envie et/ou le besoin d’être supervisé, alors prenez rendez-vous dès maintenant avec notre équipe pédagogique pour planifier une séance individuelle de supervision par téléphone ou en visioconférence. L’une de nos formatrices sera ainsi votre interlocutrice privilégiée, dans le cadre d’un temps d’échange et d’écoute active consacré notamment à la prise de recul.